Les difficultés importantes d’Atos et de Casino, ont confirmé le danger du roulement de la dette. En effet, une telle pratique expose de grands groupes à la défiance des banquiers ou de la masse obligataire.
En préambule, la stratégie du roulement de la dette, consiste à anticiper le remboursement du capital emprunté par de nouvelles levées de dette. Cette pratique est courante quand l’entreprise ne dégage pas assez de cash-flow disponible et/ou quand les actionnaires préfèrent distribuer des dividendes à la place du remboursement de la dette.
La dangerosité du roulement de la dette réside tout d’abord dans la lourdeur des charges d’intérêt qui peuvent absorber une part importante de l’EBITDA. Ensuite, dans de tels cas, les créanciers se substituent progressivement aux actionnaires dans la définition de la stratégie de l’entreprise. Enfin, comme dans le cas de Casino ou d’Atos, le levée d’une nouvelle dette peut devenir quasi-impossible, amenant l’entreprise à un défaut de paiement.
Ce roulement de la dette est souvent la conséquence d’une croissance mal maîtrisée et/ou d’une gourmandise des actionnaires. En effet, pour faire plaisir aux actionnaires, des dirigeants peuvent maintenir un Pay out important, finançant les investissements par de la dette. Aussi, des acquisitions peuvent être entièrement financées par de l’endettement, notamment dans les cas d’un BP optimiste de la cible et de projections utopiques sur les synergies dégagées.